Ses diverses utilisations au jardin: Soignons les plantes avec des plantes I
Pour tous les soins de vos plantes, comme fertilisant, insecticide (surtout préventif) et fongicide, , il y a ce fameux purin d’ortie, la panacée qui est la potion magique du jardinier ». Mais elle peut aussi être utilisée de diverses façons.
En règle générale, elle facilite la respiration du sol (en fait la respiration des micro-organismes) et améliore la respiration cellulaire des plantes ; la formation de chlorophylle est favorisée, améliorant la coloration et le parfum des plantes et de leurs fruits, augmentant la formation des fleurs donc des fruits des fruitiers.
Elle peut-être employée aussi, partout où des troubles de croissance apparaissent.
– Quelles parties de la plante utilise-t-on ?
On utilise ses parties aériennes en fleur de préférence, mais avant la formation des graines (sauf si on a envie de voir l’ortie pousser un peu partout). Ses racines seront utilisées pour le purin et les infusions.
– Les diverses façons de l’utiliser :
- pour améliorer la structure des sols, surtout les sols pauvres et secs, il suffit de les couper et de les enfouir légèrement dans le sol. Les vers de terre viendront nombreux et aideront eux aussi à la décomposition des plantes. Attendre au moins deux mois avant d’utiliser la parcelle.
- pour former une belle couche d’humus, répandre sur le sol une couche assez épaisse d’orties (jusqu’à 5 cm). Elles se décomposeront rapidement.
Elles peuvent être utilisées en mulch entre les plantes en culture : les orties devront être pré- séchées. La plante fraîche fermente facilement et peut endommager les plantes sur pied. Couvrez légèrement le sol. Après une semaine, faites un mulch plus épais avec des herbes du jardin (avant leur germination).
– pour avoir de belles tomates, pommes de terre, aubergines et curcubitacées (melons, potirons, courgettes…) : faites un trou de 20 cm de diamètre et 30 cm de profondeur. Ajoutez une bonne poignée d’orties pré-séchées (et un peu de consoude si vous en avez sous la main) et couvrez de compost. Posez votre plant. En développant son système racinaire, il bénéficiera des éléments minéraux libérés par l’ortie, riche également de propriétés insecticides et fongicides (protège du mildiou, de l’oïdium, de la rouille et de certains virus).
– pour améliorer la décomposition du compost et son pouvoir fertilisant, incorporez régulièrement des orties fraîches.
– pour avoir de beaux semis, épandez dans les raies de semis ou dans les trous des plantations, la terre ramassée sous une touffe d’ortie.
– pour faciliter la conservation des fruits en hiver, leur gardant fermeté et saveur, séchez un lit d’ortie au fond d’une caissette, puis posez les fruits dessus.
– pour renforcer l’immunité des plantes (tout jardinier biologique s’attache à cet élément puisque c’est la clé de la bonne santé des plantes. Vaut mieux prévenir que guérir !), préparez une décoction d’ortie et de prêle (faites bouillir 5 minutes à feu très doux). Afin de renforcer le pouvoir de l’ortie et de profiter d’une synergie d’action, on peut utiliser plusieurs plantes. Vous pouvez rajouter de la consoude, de la ciboulette, des pelures d’oignon et de l’achillée millefeuille. Si une ou plusieurs de ces plantes viennent à manquer, ce n’est pas grave. Laissez ce breuvage macérer au moins douze heures. Filtrez et pulvérisez toutes vos plantes du jardin. Recommencez l’opération une fois par mois sur vos cultures sensibles, trois fois dans la saison pour les plantes moins fragiles.
3. la potion magique du jardinier « le purind’ortie »:
C’est une macération prolongée d’orties (12 à 20 jours) dans de l’eau de pluie ou de source (eau non chlorée). Au bout de trois à quatre jours, le mélange commence à fermenter. C’est à dire que des bactéries et des micro-champignons aident à la décomposition des matières organiques de la plante. C’est un processus tout à fait naturel. Une odeur très forte et très désagréable de « fermentation » s’en dégage. Le purin, symbole du jardin biologique, est vraiment d’une remarquable efficacité.
Des expériences de terrain entre des plantes « engraissées » et des plantes « fertilisées » au purin d’orties ont montré une nette différence, visible à l’oeil nu.
Il est également possible de préparer une infusion (dans l’eau bouillante) de plantes fraîches ou sèches et de les laisser macérer 12 à 24 heures. On peut aussi laisser macérer l’ortie 24 heures dans de l’eau tiède, au soleil ou mettre une branche 3 ou 4 jours dans un arrosoir. Et encore, une préparation avec de la teinture-mère (à acheter en pharmacie : TM d’Urtica dioïca) ou une alcoolature d’orties (remplir un bocal d’orties fraîches hachées et recouvrir d’alcool à 90°. Laisser macérer 10 jours, puis filtrer).
Ces diverses préparations auront plus ou moins les mêmes effets que le mythique purin. Elles s’utilisent diluées (à 1/5ème ou 1 cuillerée à soupe d’alcoolature ou de TM pour 10 litres d’eau).
Pour les urbains, elles ont le mérite de ne pas parfumer tout le quartier, d’être très facilement réalisables et d’être prêtes presque tout de suite. Voici certainement une bonne nouvelle, pour qui a un balcon joliment fleuri mais qui ne pouvait matériellement fabriquer son purin.
– La préparation du purin :
Cueillez des orties, de préférence en milieu ensoleillé et avec les racines (sans graines). Il vaut mieux les utiliser fraîches, mais à défaut, elles peuvent s’utiliser sèches.
Les couper assez finement et les mettre dans un grand sac de toile (ou un filet, genre sac de pommes de terre) afin de faciliter par la suite le filtrage du liquide. Si vous n’avez pas de grand sac de toile, vous pouvez les jeter directement dans un tonneau en bois, en plastique ou dans un seau en métal émaillé mais non endommagé (jamais de récipient en métal, à cause de la réaction chimique de ce dernier lors de la fermentation) et couvrez d’eau de pluie ou de source. La quantité d’orties fraîches à mettre dans le tonneau diffère en fonction des différentes écoles, mais on peut dire qu’en général, on utilise 1 kg d’orties fraîches pour 10 litres d’eau de pluie. Couvrez et remuez à l’occasion.
Au bout de trois à quatre jours commence un processus de fermentation. Dès que celle-ci s’arrête (quand il n’y a plus de bulles), le purin est prêt (entre 10 à 15 jours). Retirez le sac. Les orties pourront être jetées sur le compost. Il faut le filtrer assez rapidement à l’aide d’un tamis à maille fine (1 mm) si vous n’avez pas utilisé de sac. Si après son utilisation au jardin, il vous reste du purin, conservez la préparation dans des bidons en plastique ou en verre qui devront toujours être stockés pleins, à l’abri de la lumière et dans un endroit frais. Il est préférable de l’utiliser dans les mois qui suivent.
Selon Heinz Erven, la forte odeur peut-être atténuée en ajoutant un peu de poudre de roche au liquide pendant la fermentation.
Pour certains, le purin d’ortie trop vieux serait néfaste pour les plantes. Pour Harald Kabisch (à propos de préparations bio-dynamiques), le purin qui sent a une action sur la croissance des plantes. Mais pour la santé des plantes, il est préférable d’utiliser le purin sans odeur, c’est à dire soit après 24 heures de macération, soit environ une semaine après la fin de la fermentation.
Quoiqu’il en soit, s’y l’on obtient pas les résultats attendus, c’est la façon de procéder qu’il faudra revoir, et non pas incriminer les réels pouvoirs de l’ortie.
– sa composition :
Concentration minérale dans le purin d’ortie non dilué et d’âge variable. d’après Peterson Rolf etP. Jensen (étude réalisée en Suède en 1985).
de printemps du milieu d’été de fin d’été
Phosphore : 4.9 4.2 2.8
Potassium : 9. 2 8.8 10.7
Calcium : 7.2 6.7 18.8
Magnésium : 1.9 1.6 3.8
Soufre : 2.1 1.4 3.3
Fer : 79.8 143.8 128.9
Bore : 36.7 9.8 137.6
Manganèse : 2.9 7.9 17.3
Zinc : 14.5 47.9 17.1
Cuivre : 9.7 7.4 6.8
Molybdène : 0.8 0.7 1.2
Il est particulièrement riche en azote et en fer. Sa teneur en phosphore est plutôt faible.
Cette analyse de la composition chimique du purin est très approximative, car celle-ci change en fonction du sol, de l’emplacement (soleil ou ombre), de la saison de la cueillette et des conditions climatiques. Il s’avère plus riche s’il est fabriqué avec de jeunes orties.
Les diverses utilisations et leurs dosages:
Selon les indications de Maria Thun :
Arrosage du sol (engrais liquide) : 1 litre de purin pour 9 litres d’eau
pour 100 M2.
Arrosage foliaire : 0,25 litre de purin d’ortie pour 10 litres d’eau.
Pulvérisation foliaire : 0,5 litres de purin d’ortie pour 10 litres d’eau.
On peut dynamiser la préparation en tournant le mélange (pur ou dilué) pendant 10 à 15 minutes.
Ne le préparez surtout pas trop fort, car vous risquez de brûler les plantes et de ne pas arriver au résultat attendu. Réduisez les doses pour les plantes de serre, plus sensibles.
Sachant que 70% de l’alimentation des plantes provient de l’atmosphère (30% sont puisés dans le sol, entre l’eau et les minéraux), la pulvérisation foliaire est à privilégier. Mais évitez les pulvérisations sur les feuilles des solanacées (tomates, aubergines, piments et pommes de terre).
Comme fertilisant :
Il est conseillé d’effectuer trois arrosages ou pulvérisations sur vos plantations, prairies et pelouses durant leur période de végétation. A réaliser après la pluie plutôt qu’avant.
Les jeunes plants en seront arrosés toutes les deux semaines, pour les fortifier et stimuler leur croissance.
Comme hormone de bouturage :
Trempez le pot dans lequel vous venez de mettre vos boutures 10 minutes dans un bain d’ortie (infusion ou purin bien dilué)
Les plantes en pots aussi peuvent être baignées dans ce bain de jouvence qui leur donnera un petit coup de pouce non négligeable.
Comme insecticide :
– contre les pucerons : faire une pulvérisation foliaire trois jours de suite : on peut utiliser du purin dilué à 1/10ème, ou la préparation pure, en début de fermentation entre le 2ème et le 5ème jour. Pour encore plus d’efficacité, ajoutez un peu de savon noir ou en copeaux à la préparation.
– contre la mouche de la carotte : arrosez la culture tous les trois jours dès que les risques d’invasion sont à craindre (dilution 1/10ème).
Comme fongicide :
Sur les plantes sensibles aux maladies cryptogamiques (cucurbitacées, solanacées) pulvérisez une décoction de prêle et d’ortie pure. La prêle renforce l’efficacité de l’ortie.Trois pulvérisations à 15 jours d’intervalles, à partir du stade de deux feuilles. Peut également se faire à partir de purin des deux plantes dilué à 5%.
Contre la cloque du pêcher : pulvérisez du purin dilué au 1/20 avec 1 cuillerée à café de sulfate de fer par litre de macération.
Comme activateur de compost :
Le compost peut aussi être régulièrement arrosé de purin d’ortie dilué à 1/10 pour accélérer la décomposition.
Comme activateur de germination :
Si on laisse tremper douze heures dans un bain de purin à 1/20 les graines de vos futurs semis, on accélère leur faculté germinative et on stimule la future plante avec des effets sensibles sur la végétation ultérieure.
Comme désherbant total :
Le purin d’ortie pur brûle les plantes. Pourquoi ne serait-il donc pas utilisé comme désherbant puisqu’il est non polluant ?
Voir le site :http://www.lortie.asso.fr/
(*) Extrait de L’ORTIE , une amie qui vous veut du bien, par MOUTSIE aux éditions d’Utovie 40320 BATS
Table des matières:
Cultivons l’ortie
La plante compagne de l’homme
Chapitre I Présentation de l’ortie : 1. Vraies ou fausses ces orties ? 2. Leçon de botanique à l’ortie 3. Sa carte d’identité 4. Pourquoi diable pique-t-elle ?
Chapitre Il Promenade écologique dans une touffe d’orties La chaîne alimentaire de l’ortie 1. Niveau 1 l’ortie 2. Niveau 2 les consommateurs primaires 3. Niveau 3 les prédateurs 4. Niveau 4 le chasseur devient gibier
Chapitre III La bonne « mauvaise herbe » du jardin 1. L’ortie-culture 2. Ses diverses utilisations au jardin 3. La potion magique du jardinier : le purin d’ortie
Chapitre IV L’ortie, du velouté dans l’assiette 1. L’ortie-cuisine 2. Quelques recettes
Chapitre V L’amie de tous vos maux 1. Ses diverses actions thérapeutiques 2. Symptômes soignés par l’ortie 3. Conseils d’utilisation 4. Elixirs floraux, homéopathie
Chapitre VI L’ortie, un élixir de beauté
Chapitre VII L’ortie du poulailler à l’étable
Chapitre VIII L’ortie, tisse sa toile
Chapitre IX L’ortie et ses fans (fêtes, adresses, bibliographie)
2 Responses to L’ortie, son utilisation au jardin, d’après Moutsie