Trop de limaces

Par Guy KIESER, SEPANSO Gironde

Lutte préventive

Le sol, premier abri des limaces, doit être bêché en hiver, sans retour­nement et en évitant soigneusement toute fente, après les dernières gelées qui auront éliminé pas mal de lima­ces. En été, biner superficiellement pour ne pas créer de refuge. Travailler à la fraise en ayant posé au préalable des pièges.

Compost : attention ! Les limaces sont utiles dans le tas de compost qu’elles quittent quand il est mûr et à l’état de terreau. Donc éloigner le tas des endroits sensibles et veiller à ne répandre que du compost mature.

Mulch : attirant ! Ne pas répandre de tontes de gazon fraîches. Attendre en les faisant sécher à part quelques jours. Les répandre en couches peu épaisses.

Pour les semis, ne les pratiquer que sur sol réchauffé pour accélérer la levée. Pour les jeunes plants à repi­quer, attendre qu’ils soient bien vigou­reux. Pour les plantes sortant de ser­re, attendre qu’elles soient endurcies en châssis ouverts. Protéger éventuel­lement les plantes sensibles avec une bouteille plastique découpée.

Dans tous les cas, il est possible d’appliquer une tactique double :

– Repousser les limaces en entourant les jeunes plantes de poudre de ro­che, suie ou cendres, superphosphate.

– Attirer les limaces un peu plus loin avec des appâts : son, épluchures d’a­grumes, abris pour la journée (plan­ches, pots renversés, tuiles, etc…).

Pour protéger des surfaces im­portantes, en particulier contre la li­mace rouge qui voyage beaucoup, placer différents obstacles :

– une bande de 3 à 4 mètres de gazon (enlever les tontes).

– 2 à 3 mètres de trèfle blanc.

– 1,5 à 2 mètres de moutarde ou cres­son de jardin.

– 1 à 1,5 mètre d’écorces broyées.

– 0,5 à 1 mètre de sciure sur environ 10 centimètres d’épaisseur.

– pour moins de 0,5 mètre : des barriè­res en plastique, en tôle, pleines ou grillagées; électriques (bas voltage).

Vous pouvez également tester :

De la pouzzolane (roche volcanique servant pour les ballast de chemin de fer) imprégnée d’huiles essen­tielles répulsives (lavande).

– Couvrir le sol d’aiguilles de pin ou de balles d’orge ou de fougères.

-Répandre du purin de fougère (Dryopteris filix.mas ) : un kilo de plante fraîche pour dix litres d’eau. Ce purin les attire et les empoisonne.

– Mettre de l’aillée ou de l’oignon autour des endroits à protéger ou des aromatiques: aneth, sauge, thym, hysope.

– Bourrache, géranium, souci, ancolie, capucine, bégonia ont aussi un effet dissuasif.

Répulsifs:

Les teintures d’aloès ou de tagètes( oeillets d’inde), ou les macérations de feuilles de cassis ou de bégonias…à essayer…

Essayer des pulvérisations de café instantané: sa teneur faible en caféine (0,1 à 0,005) servira de répulsif, de même que le marc de café déposé au pied des plantes à protéger.

Le purin de limaces est un répul­sif : on ébouillante une centaine de li­maces (diverses), on laisse macérer une dizaine de jours, puis on filtre et on dilue dans dix litres d’eau. Attention, ce produit contient des substan­ces toxiques pour l’homme, donc ne pas le répandre sur les végétaux, mais au sol. Pratiquer de manière centrifu­ge à partir des endroits à protéger pour éloigner progressivement les limaces.

Lutte directe

Le meilleur appât est constitué par un mélange d’un kilo de son de blé humidifié pour 100 grammes de biscuits pour chiens ou chats. Mettre au moins deux tas par m², toujours aux mêmes endroits (les limaces ont de la mémoire).

Dans les cas extrêmes, de la chaux vive à petite dose pour ne pas brûler le sol ou trop le chauler (20 grammes par m2 : deux apports à une demi-heure d’intervalle, matin et soir, pour que les limaces soient atteintes directement).

Pulvériser du sulfate de magnésie sur les zones infestées: 3 cuillères à soupe dans 1/4 de litre d’eau bouillante, ajouter de l’eau froide pour obtenir 1 l.

Essayer le sulfate de fer en cristaux, autour des endroits à protéger ou saupoudrer.

Egalement le phosphate de fer, distribué en jardineries sous le nom de Ferramol (fabriqué par la marque Sem) et réputé non toxique pour les auxilliaires, sauf pour les vers, quand il est utilisé en trop grande concentration: donc bien répartir les granuléset ne pas en abuser.

Se méfier des pièges à bière : leparfum de la bière attire de loin beau­coup plus de limaces qu’il n’y en aura de noyées.

Dans tous les cas, bien vérifier que le piège ne peut être ouvert par un hérisson : le foie des hérissons est très sensible!!..

Il existe, en distribution pour l’a­griculture biologique, une pulvérisa­tion de vers minuscules (Nématodes) qui recherchent et exterminent les li­maces: le némaslug, en vente chez Magellan, 24290 La Chapelle Aubareil.

N’oubliez pas vos alliés :

Insectes (mille-pattes( dont le lithobie fourchu), nécropho­res, carabes, larves de certaines mou­ches, vers luisants, arachnides : fau­cheux), reptiles (orvets en particu­lier), oiseaux, hérissons (à condition qu’ils ne soient pas suralimentés… par le jardinier !), musaraignes et vo­lailles.

Revue « Les quatre saisons du jardi­nage » n° 38 – 1986

Ravageurs et maladies au jardin : les solutions biologiques – O. Schmid et S. Henggeler – Collection « Les quatre saisons du jardinage »

Les limaces sous contrôle – Claudia Gruber et Henri Suter Terre Vivante.

Article publié dans Sud-Ouest-Nature  n°112 : revue trimestrielle de la Sepanso.

mis à jour le 26/02/07.

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