Charte du Jardinier éco-responsable

proposée par La Gazette des Jardins: n° hors-serie: abécédaire du jardinier bio

Cette charte a pour but de développer une prati­que du jardinage plus respectueuse de l’environ­nement et de la fertilité des sols. Sont invités à la signer: les entreprises de jardin, les pépiniéristes, les élagueurs et autres professions liées au jardin et aux espaces verts mais aussi les collectivités locales, les administrations, les entreprises… et tous les jardiniers particuliers!

PRINCIPE 1 : GESTION DE LA MATIÈRE ORGANI­QUE privilégiant l’utilisation sur place, sans éva­cuation

– Gazons: utilisation d’une tondeuse mulcheuse ou d’une tondeuse hélicoïdale sans ramassage. La matière organique est restituée au sol.

– Pelouses maigres: il s’agit d’espaces volontaire­ment appauvris afin de favoriser la floraison de di­cotylédones. Les tontes seront ramassées et ser­viront au paillage des massifs et des haies.

– Taille: broyage sur place des résidus (pas d’in­cinération). Le broyat sera soit composté, soit étalé sur le sol, soit utilisé à des fins de paillage.

– Feuilles mortes: la décomposition sur place sera privilégiée, elle alimente naturellement l’arbre qui les produit

PRINCIPE 2 : CHOIX DES PLANTES de préférence adaptés aux conditions du milieu:

– des végétaux adaptés au climat, à l’exposition et à la structure du sol.

– réputés pour leur résistance aux maladies.

– peu gourmands en eau, notamment en été.

– des plantes produites à proximité.

PRINCIPE 3: CHOIX DES OUTILS en recherchant le matériel le plus léger et le moins polluant.

– Les engins lourds ne seront utilisés qu’en cas de nécessité. Après leur passage, une décompaction du sol sera éventuellement opérée.

– Privilégier les outils à mains aux moteurs.

– Préférer les 4 temps aux 2 temps .

PRINCIPE 4: CHOIX DES MATÉRIAUX de façon à limiter les transports et les apports.

– La terre en place ne sera pas changée mais amé­liorée par des apports de matière organique.

– Les pierres en place seront enfouies, ou réutili­sées en drainage, création de murets ou pavages.

– En cas de nécessité d’apport de pierres, privilé­gier les carrières locales.

PRINCIPE 5 : UN ÉLAGAGE respectant autant que possible le port naturel des arbres:

– La taille-douce: suppression des parties sèches, aération légère sans perturber l’architecture.

– La taille en vert, qui permet un recouvrement plus rapide des plaies de taille et limite l’appari­tion de maladies cryptogamiques.

– La période de taille optimale en fonction de la flo­raison et des risques de dégâts liés au gel voire au soleil direct (brûlures de tronc).

PRINCIPE 6: DES APPORTS D’ENGRAIS ET AMEN­DEMENTS MODÉRÉS en veillant à ne pas doper la croissance des végétaux qui sont ainsi fragili­sés à terme.

– Réserver les apports au potager, au verger et aux jeunes plantations.

– En cas de carences manifestes, procéder pré­ventivement à une analyse de sol.

– Privilégier systématiquement les engrais et amen­dements organiques aux engrais chimiques.

En laissant vivre les insectes du jardin, vous préservez les précieuses alliées sans qui la pollinisation ne se ferait pas.

PRINCIPE 7: DÉSHERBAGE MENÉ SANS BRUTA­LITÉ de façon à ne pas mettre la terre à nu, cause d’érosion et de prolifération des adventices.

– Utilisation à chaque fois que possible de plan­tes couvre-sol.

– Paillage systématique des jeunes plantations

– Suppression du bêchage et du binage, rempla­cés par des aérations régulières à la fourche bê­che, grelinette ou aérateur mécanique.

PRINCIPE 8: UN ARROSAGE MESURÉ pour limi­ter les apports d’eau sans nuire au développe­ment des végétaux:

– Limitation des arrosages automatiques aux sur­faces homogènes (pelouses d’ornement, vergers et haies monospécifiques). Varier la programma­tion en fonction des conditions climatiques et pri­vilégier (en fonction de la nature du sol) les arro­sages espacés et conséquents aux apports fré­quents en faible quantité.

– Arrosage des plantes de plus de deux ans uni­quement en cas de sécheresse prolongée, à l’ex­ception des plantes exigeantes en eau qui seront regroupées dans une même partie du jardin.

PRINCIPE 9: DES TRAITEMENTS PHYTOSANI­TAIRES respectant la faune et l’équilibre naturel du jardin:

– Tolérance des proliférations fugaces de puce­rons ou autres qui sont vite contrôlées par leurs prédateurs naturels.

– Lâchers d’insectes auxiliaires.

– Pratiques culturales appropriées (bassinage du feuillage, taille d’éclaircissage, etc.).

– Après avis compétent, utilisation de fongicides et insecticides agréés en agriculture biologique ainsi que d’extraits de plantes.

30 GESTES D’ÉCO JARDINAGE:

Parlez à vos voisins, surtout s’ils sont plus âgés et connaisseurs: ils vous éviteront bien des essais infructueux. Ne tombez pas dans la routine, et préservez aussi votre domaine d’expérimentation.

Achetez des plantes produites localement. Nor­malement, elles ont subi le même climat et sont adaptées au sol. À une condition: que cette pro­duction ne soit pas trop éloignée de la nature.

Recyclez les pots et conteneurs en plastique en les rapportant au producteur.

Utilisez les emballages de terreau vide comme paillage autour des courgettes et des arbustes.

Donnez les plants en surplus, vous dépanne­rez des amis et voisins.

Tenez un cahier de jardin pour noter vos essais. Si vous en faites, n’oubliez pas de laisser des té­moins, des plantes qui ne reçoivent rien, pour pouvoir comparer.

Acceptez les échecs comme d’excellentes occasions de mieux comprendre. Analysez les rai­sons.

N’en faites pas un drame et ne maudissez pas les éléments ni la faune indigène.

Faîtes-en moins mais occupez-vous mieux des plantes que vous installez. Mieux vaut un petit potager qu’un grand machin. Dix rosiers ne ren­dent pas dix fois plus heureux qu’un seul.

Avant d’acheter une plante, pensez à l’emplacement auquel vous la destinez. Si vous n’en voyez pas, n’achetez pas… à moins de l’offrir.

Limitez au maximum les tâches répétitives du style tonte du gazon ou taille des haies. Rempla­cez-les par des fauches deux ou trois fois dans l’année et un nettoyage annuel des rameaux ma­lingres. Habituez votre regard (et celui de vos voi­sins) à une évolution naturelle des plantes.

Apprenez les noms des mauvaises herbes avant de les arracher. Faites de la botanique, elles en valent la peine. Beaucoup ont des propriétés re­marquables, et elles ont le mérite de pousser.

Ne démarrez pas trop tôt, cela ne sert souvent à rien. II y a un temps pour tout. La température des nuits au printemps est le facteur limitant pour l’installation des légumes et fleurs fragiles. À une semaine de décalage, tout se passe bien.

Ayez toujours en tête que la lumière est la première nourriture des plantes. Ne créez pas de concurrence sordide en serrant trop les plantes.

Ne brûlez que le bois dont se nourrit votre poêle ou votre cheminée. Tout le reste doit retourner au sol, broyé ou non, pour reconstituer l’humus.

Commencez le jardin par la zone proche de la maison. Plus on s’éloigne, plus la nature reprend ses droits. L’inverse est coûteux en énergie et dés­olant pour le moral des troupes.

s si vous souhaitez faire un nouveau massif ou installer des arbres ou des arbustes, ne commencez pas par tout bousculer en béchant. Passez la faucille ou la débroussailleuse, et disposez des

cartons recouverts avec un peu de terre ou des feuilles mortes. Au bout de quelques mois, la terre est prête, bien moelleuse.

Récupérez l’eau de pluie qui s’écoule des toits. Elle est idéale pour les arrosages et la confection des purins de plantes, et permet de conserver la peau des mains toute douce.

Réfléchissez avant d’investir dans un outil motorisé qu’il soit thermique ou électrique. Nombre de motobêches ne servent que quelques heures par an. Ne vaut-il pas mieux les louer ? Ou deman­der à une entreprise de faire le travail à votre place.

Avant d’acheter des tuteurs sophistiqués ou des bambous exotiques, tirez parti de la produc­tion locale: branches de noisetier, jeunes frênes ou cornouillers par exemple.

N’arrosez pas systématiquement, plongez le doigt pour tester l’état du sol ou du terreau. Une plante arrosée devient paresseuse. Sélectionnez les plantes en tenant compte de leurs besoins en eau si votre région connaît des étés chauds et secs, ou encore si le sol est sableux.

Installez une mare, si petite soit-elle. Pas be­soin de poissons dedans, qui dévorent toute la vé­gétation subaquatique qui maintient l’eau claire. Là encore, laissez faire la nature.

Mélangez au maximum les plantes, en dispersant les légumes parmi les fleurs, et les plantes vivaces entre les arbustes et les rosiers.

Récoltez les graines pour les répandre alentours et les donner aux voisins. Les germinations spon­tanées donnent des plantes solides.

Installez une haie mélangée associant arbus­tes, plantes vivaces (dont les graminées et les fou­gères) et des plantes grimpantes (clématite, hou­blon…). Plantez espacé, sur plusieurs épaisseurs, en ménageant des passages pour vous promener.

Cultivez des engrais verts qui fourniront la ma­tière pour le compost ou le paillage.

Ne vous acharnez pas au-delà de trois essais: si vos hostas sont toujours broutées par les lima­ces, changez d’idée.

Plantez petit et jeune, cela revient moins cher, et les arbustes ou les arbres prennent leur place plus naturellement. Oubliez les tuteurs. Paillez dès la première année pour éviter la concurrence des mauvaises herbes, puis laissez tranquille.

Semez certains arbres comme les pê­chers ou les abricotiers. Laissez-les évoluer sans les tailler le moins du monde. Contentez-vous d’éclaircir les branches mal placées.

Si une plante couvre-sol se plaît chez vous, multipliez-la dans vos bordures. Entretien simpli­fié et effet d’unité apprécié. Laissez la diversité s’installer derrière.

Pour piéger limaces, laissez les mauvaises herbes arrachées en petits tas puis ramassez-les au bout de quelques jours.

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