La couverture du sol ou mulching

Repartons de la définition du jardinage bio qui utilise l’activité des êtres vivants du sol, et, en particulier, des vers de terre. Ces derniers sont les premiers laboureurs et fertilisateurs de notre sol. Un jardin peut en contenir 1 à 20 kg à l’are. Ils n’aiment pas la terre nue qui peut être desséchée par les fortes chaleurs ou inondée par une grosse pluie.

D’où l’intérêt de favoriser ces êtres du sol par une couverture végétale, à l’image de notre corps, protégée par une peau.

QUELS TYPES DE MATÉRIAUX UTILISER ?

Fanes de légumes, tontes de gazon, paille, foin, feuilles, compost, «mauvaises herbes», copeaux, … peuvent être utilisés comme matériaux de couverture. Certaines jardineries et les magasins bio vous proposent paillettes de chanvre ou fèves de cacao, ainsi que des revêtements végétaux biodégrada­bles en quelques mois (en plaques ou en rouleaux). Les matériaux sont posés sur le sol entre les rangs de légumes , d’une épaisseur suffisante pour que la terre respire (5 cm environ) et pas trop importante pour que les racines des plantes aillent chercher l’eau en profondeur plutôt que de s’étendre en surface.

Une couverture naturelle peut être réalisée à base des «mauvaises herbes» qu’on laisse pousser tout en les maitrisant. Cette solution est efficace, mais délicate car elle nécessite un bon désherbage avant le travail d’automne.

Le mulching doit être mis en place dès que les légumes sont sortis de terre, avant les grosses chaleurs (le soleil oxyde l’humus), soit à partir de juin après un binage.

QUELS SONT LES AVANTAGES DU MULCHING ?

– maintenir la terre souple et humide, favoriser la rosée, donc diminuer les binages et les arrosages,

        – limiter la croissance des «mauvaises herbes», donc diminuer les desherbages,

– marcher au sec et obtenir des légumes propres,

– transformer directement les matières végétales en humus, grâce à la microfaune du sol qui trouve là une source permanente d’éléments nutri­tifs, condition idéale pour se développer et augmenter ainsi la fertilité de la terre, donc alimenter les cultures à venir,

       – détruire les germes de maladie, car ce «compostage de surface» a la même qualité que le   compostage en tas,

         – empêcher le lessivage des éléments solubles : les nitrates provenant des parties végétales  azotées, transformés petit à petit par les bactéries, sont moins sujets au lessivage que les nitrates chimiques,

        – limiter les populations «nuisibles» en offrant le gite aux insectes utiles,

        – améliorer la structure du sol par l’augmentation du taux d’humus,

        – réchauffer le sol par des matériaux sombres ou le rafraichir des matériaux clairs,

 – réduire le travail par un compostage direct, sans passer par le tas de compost.

– autre avantage: (selon Colibri33) la décomposition de matériaux carbonnés en surface ( paille ou autre) augmente la proportion locale de co² et favorise le développement des plantes situées au-dessus.

 Le seul inconvénient du mulching est de favoriser le développement des limaces.

 (Commentaire de Colibri33: Il faut enlever cette couverture au printemps pour que le sol puisse se réchauffer et que les parasites ne puissent proliférer.

 Ensuite, en vue des premières chaleurs, veiller à ne mettre du mulch que si la terre est humide: les pluies risquant d’imprégner la couverture du sol et non le sol).

 LE MULCHING EN HIVER

 Une terre nue est un état anormal. On peut prolonger le bénéfice du compostage de surface d’été par son équivalent en hiver. En effet, il est particulièrement important que le sol soit protégé pendant la saison froide. En couvrant le sol en automne, après ameublissement, on maintient l’activité des vers de terre, ce qui est plus bénéfique au sol que l’action du gel.

Le compostage est un acte d’écocitoyenneté car

– il diminue le traitement des déchets à la source,

 – il limite l’arrosage en période de pénurie,

 – il diminue la pollution des nappes phréatiques.

 Les engrais verts peuvent être unesolution de couverture du sol et de fertilisation en rotation avec d’autres cultures.

 Article de Jacques Maubert, tiré de JARDIN NATURE: BULLETIN DE L’Association des Jardiniers Biologiques de France.

 

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