Initiatives pour devenir plus autonomes face à la société de consommation qui nous réserve un avenir incertain:
Suggestions de Pierre Gevaert:
Autour de votre maison si vous avez un jardin ou bien dans un jardin mis à disposition par une municipalité, choisissez le meilleur endroit pour la mise en place du potager familial.
Une superficie d’un demi-are suffit pour un célibataire, ajouter un demi-are par personne en plus, bébés compris.
Choisissez un endroit abrité mais non ombragé, exposé au sud et le plus près de votre cuisine.
A défaut de murs (ou murets) au nord, plantez une haie à tailler. Les traverses de chemin de fer (prix plus ou moins 4€ pièce) sont à conseiller pour délimiter les planches de cultures par rapport à la haie et aux chemins. Si la terre est argileuse, mettez des petits cailloux ou des dalles dans les petits chemins sans quoi vous finirez par ne plus aller chercher persil, salades, radis, etc, lorsqu’il pleut, car la terre lourde collera à vos sabots et vous ne pourrez plus avancer ; pire vous risquez de vous fouler une cheville.
Au fond du jardin, côté nord, placez un petit abri bardé de planches pour y stocker les semences, outils, brouettes, éventuellement motoculteur, arrosoirs, etc.
Autres conseils : n’achetez que de bons outils, quitte à les payer plus cher. En terres non trop lourdes, munissez-vous de la grelinette pour sous-soler. En terrain lourd vous la casseriez.
Dans ce cas, achetez une bêche à trois ou quatre dents hypersolide qui vous permettra et de bêcher, et de sous-soler malgré tout.
Placez une gouttière sous le toit de votre cabane pour recueillir l’eau de pluie dans un tank à eau de 200 litres ou plus (ancien fût à huile par exemple), de préférence muni d’un robinet sur lequel vous pouvez monter votre tuyau d’arrosage. Veillez à surélever le tank pour avoir de la pression.
Il est toujours intéressant de posséder un mur au nord de votre potager, il vous servira à y adosser une petite serre plein sud et à y planter une treille.
Ensuite plantez là vos petits fruits : framboises, groseilles, groseilles à maquereaux, mures sans épines, cassis, etc.
S’agissant de votre composteur, choisissez un endroit de préférence ombragé, pas trop loin de la maison. Selon le volume désiré, choisissez un palois sans fond, ou pour des volumes plus grands, mettez des piquets d’acacia en carré, bardés de planches, sauf à l’ouverture qui doit permettre le passage de la brouette.
A défaut, placez des parpaings en rectangle et creusez la terre à une profondeur de 30 cm pour y loger vos matières à composter.
La présence d’un autre appentis est vivement conseillée pour y sécher en claies les haricots, petits pois et tisanes, ce sera aussi un abri pour loger les matières à utiliser pour le MULCH (pailles, foin, carton, etc.).
Si votre abri de jardin est assez haut, l’appentis peut être construit en continuant la pente du toit hors abri avec un bardage en planches sur le côté nord-ouest uniquement.
Si le potager est grand (plusieurs ares) quelques arbres fruitiers sont souhaitables : cerises, pêches, pommes, prunes, poires, et coings, etc., taillés chaque année pour qu’ils ne deviennent pas grands.
Veillez à les planter au nord pour préserver l’ensoleillement.
En zone très chaude, ce conseil-là n’est plus nécessaire car un peu d’ombre sera utile.
Question semences, achetez-les uniquement en bio. Vous verrez l’énorme différence, et de goût, et de résistance aux parasites.
Quels légumes choisir ? Question utile, car par exemple, n’essayer de planter des poireaux dans des terres sableuses, ils resteront maigres, et le ver du poireau les mangera ; par contre, vous réussirez asperges, et à peu près tout d’ailleurs, à condition de gorger le sol en matières organiques bien compostées.
Veillez à ne jamais enterrer ces matières qui doivent rester toujours en surface, jusqu’à ce que les milliards de petits organismes présents dans votre sol les aient digérées et intégrées à la terre.
En bêchant, ne retournez pas votre sol, contentez-vous de le déplacer, à moins de bêcher très peu profond. En effet, en enterrant des matières organiques insuffisamment décomposées (herbes, fanes, pailles, etc.), vous provoqueriez une ‘’faim d’azote’’, préjudiciable la croissance de vos plantes.
Question binage, c’est là que vous réussirez ou que vous commetrez l’échec lamentable de tous les débutants.
Je m’explique : en terre légère surtout, les mauvaises herbes sont omniprésentes et naissent les unes après les autres à partir de mars.
Quels conseils donner ? Biner soit de suite après la levée, soit préventivement avant la levée.Bon, mais comment faire dans le cas des carottes et du persil qui mettent plus d’un mois avant de lever et qui sont semés trop profond pour pouvoir les biner en pré-levée ?
Comme vous les aurez semés en ligne, mettez des petits piquets de bambou ou autres, tous les 50 cm sur la ligne semée, de sorte que vous puissiez biner complètement l’entre-ligne, ce qui n’est déjà pas si mal.
Dans le cas de plants achetés ( en bio bien sur ) ou cultivés dans votre propre serre ( par exemple, les tomates, aubergines, poivrons, courgettes, céleris, choux,etc. ), vous aurez le choix pour éviter les binages de les mulcher avec de la paille ou toute autre matière organique ; cela vous permettra même de partir en voyage quelques semaines, sans retrouver votre potager totalement envahi par les mauvaises herbes, et bien sûr de ne plus retrouver aucun légume utilisable.
De plus, la couverture organique vous aura dispensé de devoir arroser puisqu’elle retiendra bien l’humidité.
Ceci dit, pour les légumes non mulchables, tant qu’ils n’atteignent pas une hauteur suffisante, là, en cas de départ en voyage, il faut impérativement demander à votre voisin de les biner et de les arroser.
Question protéines végétales ( ô combien utiles ), je vous conseille le haricot à rames. Cela veut dire qu’il faut mettre des perches de plus ou moins 2,5 m de haut à 30cm l’une de l’autre et ce sur deux rangs distants de 80 cm, perches inclinées l’une vers l’autre, croisées vers le haut et attachées pour que l’ensemble soit solide car vous récolterez des dizaines de kilos de ces merveilleux haricots toujours tendres et sans fils.A l’automne, vous finirez de les ramasser en sec.
En cas de pluie persistante, les faire sécher en claies sous votre appentis.Ce haricot est à préférer aux haricots ‘’princesse ‘’ nains qui nécessitent des soins continuels concernant l’arrosage, le désherbage et la cueillette au bon moment, si on veut éviter qu’ils ne fassent trop de fils.
Si une mamie ou un papi sont responsables du potager, ce qui est souhaitable, alors le haricot ‘’princesse’’, de même que les fraises, melons, courgettes et autres légumes nécessitant des soins et cueillettes à jour ou heure fixes, seront également cultivables avec des chances de succès.
A vous de juger entre les choses délicates qui demandent des soins journaliers, et des légumes de plein air dont nous avons parlé, légumes qui, après tout, demandent peu de soins et produisent énormément.
Les oignons, échalotes et ails sont également de culture facile et mulchables.Qant aux pommes de terre, là pas de mulch, mais des binages réguliers suivis d’un buttage vigoureux dès que les tiges seront suffisamment longues.
Pour les pommes de terre, tout comme pour tous les semis qui mettent beaucoup de temps à sortir, tel l’ail, les échalotes et les oignons plantés en bulbe, veillez à les biner avant leur levée mais alors uniquement à l’aide d’un râteau, ou à la herse étrille pour les grandes cultures.
En d’autres mots, il suffit de remuer la terre en surface pour éviter les levées indésirables sans abîmer les frêles tiges en voie de sortie.
à suivre…….