Fabriquer des abris pour les coccinelles:
d’après les Jardins de Noé
Très voraces, les coccinelles sont connues pour leur efficacité contre les pucerons. En consommant jusqu’à 100 individus par jour au stade adulte, et jusqu’à 260 individus par jour au stade larvaire, elles sont de véritables alliées du jardinier. C’est pourquoi on les qualifie d’insectes « auxiliaires ».
Les favoriser pour préserver votre potager !
Mode de vie
Les coccinelles appartiennent à l’ordre des coléoptères, au même titre que les carabes. On en compte environ 4000 espèces différentes à travers le monde, dont une centaine sont présentes en France. Selon les espèces, leur durée de vie peut varier de quelques semaines à deux ans.
Pourquoi les favoriser ?
Favoriser la présence des insectes auxiliaires au jardin, et ce dès le début du printemps, est essentiel pour lutter contre les ravageurs, en particulier contre les pucerons qui commencent à se multiplier. Heureusement, de nombreux auxiliaires sont susceptibles d’intervenir à temps à condition d’avoir survécu à l’hiver et d’avoir de la nourriture à leur disposition dès l’arrivée des beaux jours.
Comment les favoriser ?
Il suffit de peu de choses pour favoriser les insectes auxiliaires dans son jardin, et ainsi assurer la protection naturelle des plantes cultivées : des ressources alimentaires adaptées et en quantité suffisante, des sites de reproduction, et enfin des abris pour passer l’hiver.
Les 3 règles essentielles pour implanter ses abris à coccinelles :
– Multiplier les abris en différents points du jardin
– Privilégier les lieux ensoleillés
– Choisir des coins à l’abri de la pluie et du vent
L’hivernation des coccinelles
Alors que la plupart des insectes passent l’hiver au stade d’œuf ou de larve, les coccinelles hivernent au stade adulte, en état de vie ralentie. Certaines peuvent partir à la recherche d’abris dès la fin du mois d’aout, et hivernent généralement dans des trous d’arbres, sous les écorces, dans des fissures de murs ou encore sous des tas de pierres. Si elles ne trouvent pas leur bonheur dans le jardin, il n’est d’ailleurs pas rare que certaines d’entre-elles pénètrent dans les maisons, attirées par la chaleur et la lumière. Or les conditions de vie à l’intérieur ne leur laissent que peu de chance de survie (sécheresse, manque ressources alimentaires, nettoyage, etc.). L’installation de refuges permet ainsi de combler un déficit en abris naturels.
La boîte en bois percée
Fabrication : Une boîte en bois de type nichoir à oiseau et percée de trous légèrement ascendants (les coccinelles tendent à grimper) constituera un refuge sûr et abrité du vent et de l’humidité. Pensez également à le remplir de feuilles mortes sèches, ou à défaut de papier journal froissé.
• Où ? : Pour que chaque espèce y trouve son bonheur, multipliez les abris en différents points du jardin. Installez-en certains en hauteur (le long d’un mur, d’un arbre ou d’une haie à floraison précoce, par exemple), et d’autres au ras du sol, de préférence sur des pierres pour les isoler du sol.
• Quand ?: Aménagez vos refuges à coccinelles dès la fin de l’été, et veillez à bien les nettoyer avant de les réinstaller l’année suivante !
Les planchettes de bois alignées
Les coccinelles aiment également se réfugier dans des abris constitués de planchettes de bois, disposées parallèlement les unes des autres, et espacées d’environ 5 mm.
• Matériel : découpez dans du bois contreplaqué marine :
– 2 planchettes de 20 cm x 15 cm x 1 cm (plancher et toit)
– 5 planchettes de 20 cm x 15 cm x 0,5 cm (cloisons intérieures)
– 2 planchettes de 7,5 cm x 15 cm x 1 cm (côtés)
– 1 planchette ou une toile étanche de 22,5 cm x 7,5 cm (pour le fond)
– 1 toile étanche ou une ardoise de 25 cm x 15 cm (pour le toit)
• Fabrication : Clouez ou vissez horizontalement les cloisons, le plancher et le toit sur les côtés, en espaçant les planchettes les unes des autres de 5 mm. Recouvrez ensuite le toit d’une ardoise ou d’une toile étanche pour protéger l’abri de la pluie
Le paillis de feuilles mortes
Pour favoriser l’hivernage des coccinelles, vous pouvez également mettre en place un paillage d’hiver, constitué de feuilles mortes. À condition bien sûr de ne pas le nettoyer avant la fin du mois de mars !
Les fagots, disposés à la verticale ou à l’horizontale, constituent également de bons gîtes pour les coccinelles.
Assurer la présence des coccinelles à la fin de l’hiver
Veiller à la survie des coccinelles pendant l’hiver, c’est bien, encore faut-il leur offrir un environnement favorable lors de leur reprise d’activité.
• Autoriser les pucerons à proximité des parcelles cultivées : Etant incapables de se déplacer sur de longues distances, les larves de coccinelles doivent évoluer à proximité de leurs proies. Ainsi, les coccinelles adultes pondent uniquement sur des plantes déjà infestées de pucerons (pas de pucerons, pas de coccinelles). Maintenir quelques pieds d’orties dans un coin de son jardin est un excellent moyen d’attirer les pucerons, et donc les coccinelles. De plus, puisque les pucerons qui se nourrissent d’orties sont spécifiques de cette plante, ils seront inoffensifs pour vos cultures !
• Pratiquer un jardinage raisonné : Enfin, comme de nombreuses autres espèces, les coccinelles sont des insectes très fragiles. Pour assurer leur survie il convient donc de limiter l’emploi de produits phytosanitaires, voire de le stopper intégralement, en lui préférant des méthodes plus naturelles, telles que la lutte biologique.
L’anecdote
Contrairement à l’idée reçue, le liquide jaune-orangé sécrété par les coccinelles n’est pas un excrément ! Il s’agit en réalité d’une substance répulsive qu’elles libèrent lorsqu’elles se font saisir par des prédateurs.